Depuis plusieurs années, l'Union internationale des Associations de surveillance des chaudières à vapeur s'occupe activement de rechercher les causes des fissures qui se produisent assez fréquemment dans les tôles de chaudières en service. On a beaucoup discuté, dans les derniers Congrès annuels de cette union, sur l'origine de ces accidents dont la gravité n'échappera à personne ; il ne nous paraît pas cependant que ces discussions entre représentants desdites Associations et délégués des laminoirs de grosse tôle ou des grandes chaudronneries allemandes aient apporté beaucoup de lumière dans une question éminemment complexe. Si le lecteur veut bien consulter la collection des comptes-reudus des Congrès des ingénieurs en chef des Associations françaises de propriétaires d'appareils à vapeur, il y trouvera le résumé des discussions de l'Union internationale (Comptes-rendus, etc. ; année 1902, pages 251 et suiv., année 1904, pages 276 à 278, 287 à 288, 298 à 300), au cours desquelles les représentants des laminoirs et des chaudronneries montrent le plus grand souci de dégager la responsabilité, les premiers des fournisseurs de la matière première, les seconds des constructeurs qui en font usage. Cet esprit de parti introduit dans un début essentiellement technique, ne pouvait mener qu'à l'échec complet de l'enquête poursuivie durant plusieurs années. Le professeur Bach, de Stuttgard, a replacé le problème sur son véritable terrain. En Allemagne, cela a d'autant plus d'importance que la construction des chaudières est régie officieusement par deux codes appelés « Règles de Hambourg » et « Règles de Wurzbourg », dont les prescriptions sont totalement insuffisantes pour garantir contre le genre d'accidents dont il va être question. Les spécialistes se sont justement émus de voir que le Ministère du Commerce prussien voulait donner force de loi aux règles de Wurzbourg et les introduire dans les ordonnances de police. Si nous n'avons pas, en France, les mêmes raisons pour nous alarmer, nos métallurgistes prendront du moins intérêt aux efforts faits à l'Étranger pour élucider les causes d'accidents fréquents et dont les conséquences peuvent être des plus graves. Si la prévention de ces accidents incombe en partie aux Associations de propriétaires à vapeur, dont l'organisation dans notre pays est remarquable, il est du devoir des métallurgistes de réduire, autant que possible, les causes de fissures qui ont leur origine dans la nature imparfaite du métal pour tôle de chaudière.

(Note du traducteur.)