Plusieurs industriels m’ayant fait part de leur vif désir de s’intéresser aux blessés et aux amputés, en vue de leur procurer du travail, se sont avant tout inquiétés des conditions de leur rééducation professionnelle. Et si l’on songe que telle est aussi la pensée constante de nombreux médecins et ingénieurs, non-seulement en France mais également chez tous nos Alliés, on admettra sans peine qu’un problème capital se pose aujourd’hui à la science du Travail.

Ce sont les données maîtresses de ce problème que nous avons tenu à formuler, autant par devoir que pour satisfaire aux demandes qui nous furent adressées. Nous pouvons affirmer qu’en dépit des fautes et des incohérences du début, la vérité des faits imposera bientôt sa loi à toutes les organisations, officielles et privées.

Les chefs d’usines devraient suivre de très près l’application de ce système qui, prenant l’homme dans un état d’impotence caractérisé, s’efforce de rétablir sa capacité motrice, puis de la rééduquer et d’orienter l’énergie physique et morale vers le métier convenable, afin de réaliser la production maximum d’effet utile avec la plus petite dépense de cette énergie. Dès maintenant, ils ont avantage à utiliser cette main-d’œuvre réadaptée, car ils trouveront en elle, rapidement formés, la bonne volonté, l’intelligence et le savoir technique nécessaires. Ce sont qualités de rachat par où la Nature révèle ses compensations. — Au lendemain de la Guerre, il sera plus avantageux encore que des ouvriers éduqués, gouvernés par une discipline scientifique, donnent à leurs camarades plus robustes l’exemple au moins de la Méthode et du bon esprit, en vertu desquels : L’industrie doit tirer de tout et de tous le maximum de résultats pour le bien-être collectif.